l'ART de la GUERRE
Octobre 2016 au Cap 31, Montreuil.

 

 

 

 

 

"l’Art de la guerre", thème générique tiré de l’oeuvre de Sunze, est né des circonstan­ces: nous étions en "état de guerre" suite aux récents attentats de Paris. 

Je mettrai donc scène une "armée", un cortège défi­lant de la parade à l’agonie.

 

Je choisis de travailler sur un format unique carré de 0,70 X 0,70 m qui, tout en donnant une unité, autoriserait le jeu sur différentes hauteurs.

 

L’exposition s’ouvre avec des danseurs à la tête d’une procession de personnages, une mar­che de "guerriers", entre la danse et la transe, entre la sublimation et la profanation, une soixantaine de figures sur toute la longueur du couloir. Deux hauteurs d’accrochage jouent le montrer/cacher et déforment la perspective pour mieux égarer. Après les danseurs, les tripo­des et après eux les corps à corps. 

 

Tout est suspendu et flottant, vibrant, présent...

Cette foule est à la fois écrasante et aérienne.

Cet effet troublant vient tout d’abord de la magie du support employé, un papier fibreux d’écor­ces de mûrier, blanc, brun ou jaune, un papier translucide transpercé par l’encre et devenu ainsi double face.

   

J’ai voulu moi aussi, tel les arts martiaux, sublimer la violence et la folie destructrice, ce cannibalisme de l’homme dans ce chemin initiatique où je vous interroge.

 

Une pause, et vous rencontrerez les tripodes ; ces êtres informes ou estropiés, immobiles, qui vous observent et vous reflètent avant de vous mener jusqu’au bout de leur histoire. Au sol, sous les tripodes, là où le couloir s’élargit, des "bâtons de pouvoir" imbibés de pigments reposent au sol comme une rivière évocatrice du flot de dé­chets, de fusils ou de corps.......

 

L’encre noire, aussi sobre que dense, est poussée jusqu’au bout de ses possibilités ex­pressives entre le geste et l’éclaboussure. Ce flot­tement murmure au dessus de vos têtes et vous effleure au passage. Cet univers se nourrit des passions, des sensations, des désirs, des pulsions, des contradictions humaines.

 

J'explore le concept du "guerrier" dans cette antinomie _ pour moi, utopiste, qui porte l'art au dessus des conflits _ du terme même d'"Art de la guerre", d'"Art martial".

 

Entre la danse et la mort, entre la sublimation et la profanation; je me nourris des passions humaines, des sensations, des désirs, des pulsions, des contradictions, qui font de certains hommes des êtres conscients et absolus.

 

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